A la fin des années '60, les progrès des matériaux et l'évolution technologique permettent la "renaissance" de la montgolfière.
Michel EVRARD, responsable commercial d'un distributeur de gaz propane bien connu, Pétrogaz, a entendu parler de pilotes anglais, un peu fous, qui effectuent, en Angleterre, des ascensions remarquées. Il décide d'en faire venir en Belgique et c'est ainsi que, en 1969, ont lieu les premiers vols d'une montgolfière moderne en Belgique.
Quelques pilotes belges, pilotes de ballons à gaz comme François SCHAUT, ou d'avions classiques comme Gérard DELFORGE, s'intéressent à ces drôles de machines. Et c'est en compagnie de ce dernier que Don CAMERON découvrant la Place de Céroux s’écrie… "this is the place ! ".

Libre… comme les ballons !

Céroux… petit village coincé entre Lasne et Court-Saint-Etienne, à proximité de Louvain-la-Neuve et de Waterloo, havre de paix à l'abri de la tour du château de Moriensart (13ème siècle), étend ses pâtures et ses vergers entre bois et bocages, vallons et coteaux, dans ce merveilleux paysage qu'est le centre du Brabant wallon.
Céroux, frondeuse et souriante, s'est érigée en "commune libre" et s'est donc jumelée avec celle de Montmartre.
Bruxelles au Nord, Charleroi au Sud… Beauvechain à droite, plus bas, à gauche, Chièvre… autant d'aérodromes civils et militaires qui s'espacent ici pour permettre le "vol libre", sous 1.500 ft s'entend, dans des conditions idéales.

Les premiers envols

Dès le début des années '70, Gérard DELFORGE, habitant à deux pas de la Place, commence, avec quelques amis, des ascensions régulières.
Ils se revoient, organisent d'épiques expéditions, et se retrouvent toujours à Céroux. Un club, Delta Aérostatic est créé, en 1978, après qu'une première réunion de pilotes, 7 ou 8, permit les premiers envols groupés au départ de la Place. Ce Club, renommé plus tard "Club des Ballons de Céroux", organise alors le célèbre meeting de l'Ascension : le premier, officiel, a lieu en 1978.
Bientôt, la Place (elle fait un hectare, est triangulaire et bordée d'une quarantaine de tilleuls) est agréée officiellement comme ballonodrome, ce qui permet aux pilotes de pouvoir décoller sans devoir respecter certains règlements en vigueur à ce moment.
Les AIP disent effectivement que les envols de ballons y sont autorisés: "Circle of 4 NM radius centered on position 50°39'36"N – 004°30'56"E, 1500ft AMSL/GND – Alt 137m", ce qui, en clair veut dire que les décollages sont autorisés dans un rayon de 4 nautical miles (environ 7,4 km), du sol (en l'occurrence 137 m) jusqu'à une hauteur de 1.500 ft (+/- 500 m) au dessus du niveau de la mer.

Une oasis d'ivresses…

En bordure de la Place, l'église Notre-Dame du Bon Secours.
Repère commode, elle servira, avec les frondaisons de la ceinture d'arbres, à identifier le Club.
Un logo bien descriptif… Cloué sur son porche, le clocher veille le terrain redevenu silencieux. A quelques pas, le château-ferme de Moriensart et sa tour du 13ème.

Le Brabant wallon étire ses ondulations à perte d'horizon, ponctué, çà et là, de superbes fermes en carré, si caractéristiques de la Région. Ici, la ferme de la Papelotte, haut lieu de combats acharnés pendant la bataille de Waterloo.
Une dizaine de golfs étalent leurs greens dans le rayon d'un vol moyen et ce jusqu'aux portes de Louvain-la-Neuve. Partout, bois et bosquets s'espacent pour livrer d'adorables villages, comme Lasne, par exemple.
A propos de Waterloo, le Lion est aussi bien complice que spectateur : combien de pilotes n'ont-ils pas, désespérément, cherché à s'y poser. A ce jour, un seul l'a fait…

Les décollages de Céroux, situé au Sud de Bruxelles, ne permettent pas de vols convenables sous un vent du Sud: les terrains d'atterrissage manquent et la proximité de la zone (CTR) de l'aéroport de Bruxelles-National complique définitivement tout survol.
Dans ces cas, les pilotes ont pris l'habitude de s'en aller décoller des parkings proches de l'abbaye de Villers-la-Ville, la plus ancienne, la plus grande et la plus belle des abbayes du pays, là où maintenant les pierres se font prières…

Le Club des Ballons de Céroux : les faits

Fondé officiellement le 12 avril 1978, l'asbl du Club des Ballons de Céroux prolonge les habitudes d'une bande d'amis pilotes qui prennent plaisir à se retrouver pour pratiquer ensemble leurs activités de pionniers : Gérard DELFORGE, Henri VANDERLINDEN, François SCHAUT, Marcel LAGROU, Ludo BOEYKENS… les premiers pilotes du pays.
Les objectifs du Club sont purement sportifs et visent exclusivement la pratique non-commerciale du ballon. Une anecdote à ce propos: le Club se signala, lors de son meeting de l'Ascension du 20 mai 1993, en n'invitant qu'une vingtaine de ballons, tous non publicitaires et non sponsorisés.
Les activités sont toujours centrées sur la pratique, ensemble, du ballon, l'organisation de rencontres informelles (notamment à l'Ascension…) et en invitant ses membres à des visites ou à des discussions techniques.
Le Club des Ballons de Céroux compte actuellement une quarantaine de membres, dont 26 pilotes.
Le Comité actuel est composé de Pierre LUCAS (secrétaire), Sabrina BOUVY (trésorière) et Pierre PORTZENHEIM (Président).